« C’est des vrais ? »
Bon, c’est une question que l’on peut légitimemement intérieurement se poser.
La poser à la personne concernée, c’est encore une autre histoire. Ceci est par ailleurs valable pour la plupart des remarques qui vont suivre : parler à quelqu’un de son physique, surtout quand on ne le connaît pas, est une opération extrêmement délicate.
A éviter dans la mesure du possible.
J’ai longtemps répondu à cette question par un très efficace : « si je les avais fait refaire je n’en aurais pas choisi d’aussi gros ».
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Pas la plus récurrente, mais quand même!
« Je peux toucher ? »
La dernière fois, il s’agissait d’une esthéticienne, alors que j’étais dans la cabine.
Concrètement, j’étais venue pour une épilation. Je me retrouvais donc allongée sur la table en soutien-gorge.
Quand je dis « en soutien-gorge », j’entends par la que je n’avais sur moi qu’un soutien-gorge. Rien d’autre.
Je ne suis pas particulièrement pudique dans ces moments là, mais j’étais tout de même dans une posture légèrement vulnérable.
L’esthéticienne est entrée dans la cabine avec fracas. Premiers mots: « ohlala, vous avez une belle poitrine ! C’est des vrais? – Cf phrase précédente – Je peux toucher? ».
Moi: « euh… oui ils sont vrais », tellement choquée que je n’ai pas osé lui dire à quel point la deuxième partie de sa question était malvenue.
Elle, l’air inquisiteur: « Vous êtes SÛRE? » .
NOM D’UN CHIEN MAIS OUI J’EN SUIS SÛRE.
Quant au fait de pouvoir les toucher; c’est sympa d’avoir au moins pris la peine de demander mais nooooooon !!
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« Avec tes seins, tu dois pas avoir de problème à trouver un mec / meuf »
Variante possible: « tu vas forcément lui plaire, avec tes seins », ou mieux: « si il/elle est avec toi, c’est pour tes seins ». Thanks fam.
Très agréable d’être ainsi ramenée encore et toujours à cette même partie du corps.
Comme si mon physique n’était que poitrine, comme si ma personnalité était automatiquement effacée par ces seins, si imposants.
Alors peut-être que la réalité est telle qu’effectivement, les seins sont un atout de séduction majeur, et que pour les amateurs et amatrices de fortes poitrines, ils suscitent beaucoup plus d’intérêts que le reste du physique.
Néanmoins, cela reste assez vexant et réducteur de n’être renvoyée qu’à ça dès qu’on parle de séduction. A se demander si il ne faudrait pas impérativement les cacher pour s’assurer de ne pas plaire QUE pour ça.
Les seins sont (trop) largement considérés comme une caractéristique sexuelle. On m’a souvent dit qu’ils me donnaient une apparence plutôt « érotique ». Pas toujours idéal quand on recherche une relation stable.
J’ai déjà entendu des hommes dire, au sujet d’une femme : « avec son physique je la b****rais mais je ne pourrais pas la présenter à ma mère ».
Certainement TANT MIEUX pour la personne dont il était question.
Dans le même style, un homme m’a déjà avoué qu’il était attiré par les femmes qui avaient des formes généreuses, car, je cite : « les femmes qui ont des gros seins et des grosses fesses sont meilleures, au lit c’est scientifiquement prouvé ».
Ce qui nous amène à la phrase suivante.
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« On dirait une actrice porno »
L’hypersexualisation de la poitrine, et plus particulièrement des fortes poitrines. Encore et toujours.
Next.
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« Evitez les décolletés plongeants »…
… Et autres astuces pour « camoufler ses formes » que l’on lit à longueur de temps dans les magazines. Je n’ai rien à camoufler. Mon 90F n’est pas plus vulgaire qu’un 85A.
Il y aurait tant à dire sur les messages véhiculés dans les magazines féminins et leur impact sur les femmes et l’image qu’elles ont de leurs corps : comment mincir avant l’été/la Saint-Valentin/le nouvel an/la rentrée des classes ; comment être super sexy, mais pas trop …
Mais aussi : comment habiller ses rondeurs pour qu’elles ne se voient pas trop.
Encore, et toujours, le gros est perçu comme « trop ».
Trop féminin, trop sensuel – limite vulgaire.
Et puis ça déborde, on ne voit que ça.
Voici l’image qui m’a été renvoyée de mon corps avec ce type de « conseils morpho » et autres « astuces fashion ».
Voilà les miennes : s’habiller en tenant compte des usages professionnels quand on va travailler, pourquoi pas (pas de mini robe pailletée quand on travaille aux pompes funèbres, alright).
En revanche, ne jamais jamais JAMAIS se priver de porter un vêtement à cause d’idées reçues sur sa morphologie, son poids, son corps. S’habiller de la même façon avec 20 kg de plus ou de moins. Pour se plaire et se faire plaisir avant tout.
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« Tu n’as pas peur qu’ils tombent en vieillissant? »
Et sa variante un peu plus malveillante: « au moins avec des petits seins, je n’aurai pas les seins qui tombent ».
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« Quand tu seras enceinte ils vont devenir énoooooormes! ».
Possible.
Ou pas d’ailleurs.
Durant ses grossesses, les seins de ma mère ont très légèrement grossis. Après, la taille de ses seins a plutôt diminuée. Comme quoi!
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« Attends je devine ta taille »
Par le mec ultra lourd qui prétend s’y connaître en poitrines féminines, mais pas que.
Ah, les personnes qui essayent de deviner ta taille, ces petits génies… Ainsi tes seins se transforment en attraction pour divertir tout un village. J’exagère à peine.
Dans son témoignage publié sur le blog il y a quelques semaines (ici), Mélissa racontait comment, à l’adolescence, une femme beaucoup plus âgée était venue la voir sur une plage pour lui demander quelle était sa taille de soutien-gorge, lui confiant que son mari et elle « avaient fait un pari » sur ses mensurations.
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« Laquelle de vous deux a les plus gros seins »
Mieux encore: ceux qui veulent savoir si ils sont plus ou moins gros que ceux d’une consoeur que la nature a également gâtée au niveau du décolleté (ça marche entre camarades, collègues, personnes rencontrées en soirée…).
Entre comparaison amusante et concours douteux, il n’y a qu’un pas.
Il s’agit-là d’un procédé par ailleurs connu depuis la nuit des temps: mettre en compétition les femmes entre elles, sur la base d’un critère physique.
Les rares fois où cela m’est arrivé, j’ai eu comme l’étrange impression d’être une vache laitière au salon de l’agriculture.
Passons.
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« Il y a du monde au balcon ! » ; « j’ai du mal à vous regarder dans les yeux! » …
2 pour le prix d’une : Les faux compliments.
Et autres remarques très subtiles, qui – et c’est le pire du pire – se veulent être des fucking COMPLIMENTS.
J’ai choisi à titres d’exemple ces deux phrases bien ringardes, et pour cause.
Elles sont souvent prononcées par un homme qui pourrait être ton père, ou ton oncle.
Au collège, un professeur me gratifiait régulièrement de ces remarques, ce qui avait le don de me mettre mal à l’aise.
On se trouve trop souvent désarmées face à ces remarques parfois simplement malaisantes, quand elles ne sont pas franchement humiliantes.
Alors dites moi, quelles sont les phrases les plus reloues que vous ayez eu à entendre, du fait de votre forte poitrine? Et quelles sont vos meilleures punchlines pour y répondre?
Lila
Image : @sarashakeel (Instagram)
Julie
J’ai commencé à le sentir mal très jeune avec ma forte poitrine, le jour où on m’a demandé si j’avais une maladie parce qu’ils étaient gros et que donc ce n’était pas normal 🙃. Lire ton blog me fais du bien. J’ai envie de montrer mes formes maintenant et pas de les cachées. Je travail sur sa depuis des années mais ce n’est pas toujours facile…